La prime inflation trouvait son fondement dans l’augmentation du prix de l’électricité, du gaz et du carburant.
Alors que le conflit entre l’UKRAINE et la RUSSIE bat son plein aux portes de l’Europe, de plus en plus d’employeurs souhaitent donner un coup de pouce à leurs salariés afin que ces derniers puissent se rendre au travail.
Pourtant si l’employeur est tenu de prendre en charge une partie des frais de transport collectif, sa participation aux frais de transport individuel est facultative. Rappelez-vous, depuis le 1er janvier 2020, tous les employeurs, privés et publics, peuvent contribuer aux frais de déplacement domicile-travail engagés par les salariés qui, notamment, ont recours au covoiturage ou qui se déplacent à vélo.
Tout employeur, privé ou public, situé sur le territoire français doit, depuis 2009, prendre en charge 50 % du prix des titres d’abonnements souscrits par ses salariés pour leurs déplacements résidence-lieu de travail au moyen de transport public. A noter que la résidence est le lieu habituellement habité par le salarié durant la semaine travaillée.
Tous les salariés y ont droit, même ceux qui travaillent à temps partiel (pour les salariés travaillant moins d’un mi-temps, le remboursement obligatoire est proratisé).
Titres d’abonnement concernés
La prise en charge couvre tous les titres d’abonnements souscrits par les salariés pour leurs déplacements entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail, lorsque ces déplacements sont accomplis au moyen de transports publics de personnes ou de services publics de location de vélos. Ces titres peuvent être cumulés pour réaliser le trajet.
Cf. SBCF, RATP, location de vélos…abonnements en voyage illimités, abonnements annuels, mensuels, hebdomadaires.
Les titres de transport achetés à l’unité ne sont pas remboursés.
Modalités de prise en charge
La prise en charge se calcule sur la base des tarifs de 2e classe, peu importe que le salarié ait souscrit un abonnement de 1re classe.
Sur justificatif du salarié, l’employeur procède au remboursement des titres achetés par les salariés au plus tard à la fin du mois suivant celui pour lequel ils ont été validés. Les titres dont la période de validité est annuelle font l’objet d’une prise en charge répartie mensuellement pendant la période d’utilisation.
Pour les intérimaires et les abonnements à un service public de vélo sans identification de l’abonné, une attestation sur l’honneur peut suffire à justifier l’abonnement.
Cette participation obligatoire doit figurer sur le bulletin de paie. Elle est exonérée des charges sociales, patronales et salariales (y compris la CSG et la CRDS) et d’impôt sur le revenu.
Si le salarié utilise son véhicule pour effectuer le trajet entre sa résidence et son lieu de travail, l’employeur peut lui verser une indemnité kilométrique dont le régime social diffère selon que le véhicule est utilisé par contrainte ou convenance personnelle. Si le salarié est obligé d’utiliser son véhicule, il peut aussi lui verser une prime exonérée de charges et d’impôt dans certaines conditions et limites.
Le versement d’indemnités kilométriques
Lorsque le salarié est contraint d’utiliser son véhicule personnel pour effectuer le trajet entre son domicile et son lieu de travail, l’employeur peut lui verser des indemnités kilométriques. Il n’y a pas d’obligation légale en la matière, à la différence des frais de transports collectifs.
En principe, ces indemnités sont exonérées de charges sociales dans la limite du barème des indemnités kilométriques publié annuellement par l’administration fiscale.
Lorsque le salarié utilise son véhicule pour convenance personnelle, l’employeur peut lui verser des indemnités kilométriques qui sont exonérées de charges sociales à concurrence du tarif du transport en commun le plus économique.
Lorsque la résidence du salarié est éloignée de son lieu de travail, l’employeur peut lui verser des indemnités kilométriques qui sont exonérées de charges sociales dès lors que cet éloignement ne résulte pas d’une convenance personnelle. A contrario, lorsque l’éloignement résulte de la convenance personnelle, les indemnités versées par l’employeur sont soumises à cotisations et ce, que le salarié utilise son véhicule par contrainte ou par convenance personnelle.
Le versement d’une prime de transport
De manière facultative, l’employeur peut prendre en charge tout ou partie des frais de carburant ou des frais exposés pour l’alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène engagés pour leurs déplacements entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail par ceux de ses salariés :
• dont la résidence habituelle ou le lieu de travail est situé en dehors de la région d’Ile-de-France et d’un périmètre de transports urbains ;
• pour lesquels l’utilisation d’un véhicule personnel est rendue indispensable par des conditions d’horaires de travail particuliers ne permettant pas d’emprunter un mode collectif de transport (ex. : travail de nuit, horaires décalés) ;
• qui sont situés sur une commune non desservie par un service public de transport régulier ou un service privé mis en place par l’employeur ;
• qui ne sont pas inclus dans le périmètre d’un plan de mobilité obligatoire.
La prise en charge et les modalités de remboursement des frais de carburant ou d’alimentation sont mises en œuvre :
• par accord d’entreprise ou interentreprises ou, à défaut, par accord de branche (les entreprises soumises à l’obligation de négocier sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et sur la Qualité de Vie au Travail doivent désormais négocier sur la mobilité pour réduire son coût et inciter à l’usage des modes de transport vertueux ; en l’absence d’accord, un plan de mobilité employeur devra être élaboré) ;
par décision unilatérale de l’employeur après consultation du comité social et économique (CSE) ou, à défaut, des délégués du personnel s’il en existe.
Depuis 2021, la prime de transport versée par l’employeur est exonérée de l’ensemble des charges sociales, y compris la CSG et la CRDS, dans la limite de 500 € par année et par salarié. Attention, les frais de carburant ne peuvent être socialement et fiscalement exonérés qu’à hauteur de 200 € par an. A contrario, le forfait « mobilités durables » (voir ci-après) ou les frais d’alimentation électrique peuvent, eux, être exonérés à hauteur de 500 €.
La prise en charge de ces frais de transport personnel est cumulable avec la prise en charge obligatoire par l’employeur d’une partie des frais de transport public. Néanmoins, l’avantage résultant de ces prises en charge cumulées ne pourra pas dépasser :
• 500 € par an ;
• ou le montant de la prise en charge des frais de transport public si cette prise en charge excède 500 €.
L’indemnité kilométrique vélo et l’indemnité forfaitaire covoiturage sont remplacées par un forfait « mobilités durables ». L’employeur peut prendre en charge tout ou partie des frais engagés par ses salariés qui se déplacent entre leur résidence habituelle et leur lieu de travail :
• à vélo (électrique ou non, à 3 roues, etc.), que le salarié en soit propriétaire ou locataire ;
• en covoiturage (conducteur ou passager) ;
• en transports publics (hors frais d’abonnement relevant de la prise en charge obligatoire de 50 %) ;
• ou à l’aide d’autres services de mobilité partagée, tels que :
A compter du 1er janvier 2022, les engins de déplacement personnel motorisé (EDPM) dont les trottinettes personnelles font partie, pourront également bénéficier de cette prise en charge patronale.
Le montant, les modalités et les critères d’attribution de la prise en charge des frais sous forme de forfait de « mobilités durables » sont déterminés par accord d’entreprise, interentreprises ou de branche. À défaut d’accord, la prise en charge de ces frais peut être mise en oeuvre par décision unilatérale de l’employeur (DUE), après consultation du CSE, s’il existe.
Le « titre-mobilité »
Pour faciliter la tâche de l’employeur, la prise en charge des frais de transport personnel peut prendre la forme d’une solution de paiement spécifique, dématérialisée et prépayée : le « titre-mobilité » (sur le modèle du ticket-restaurant).
Ce titre est émis par une société spécialisée qui les cède à l’employeur contre paiement de leur valeur libératoire et, le cas échéant, d’une commission. Il peut être utilisé dans les stations-services, les magasins de vélos (électriques ou non), les plateformes de covoiturage, les entreprises de location de véhicules électriques ou de cycles, etc.
Un décret du 16 décembre 2021 fixe les conditions d’utilisation des titres-mobilité à compter du 1er janvier 2022 (procédure d’agrément, conditions d’utilisation et de remboursement, contrôle, etc.).
Exonérations fiscale et sociale
Depuis le 1er janvier 2021, la prise en charge du forfait « mobilités durables » est exonéré d’impôt sur le revenu et des cotisations sociales dans la limite de 500 € par an et par salarié.
À noter, à compter du 25 août 2021, en cas de cumul du forfait mobilités durables et de la prise en charge obligatoire par l’employeur de l’abonnement de transport en commun, l’avantage fiscal et social résultant des deux aides ne peut pas dépasser 600 € par an (contre 500 € auparavant) ou, s’il est supérieur, le montant de la prise en charge obligatoire à l’abonnement de transport en commun.
Remarque : en matière d’impôt sur le revenu, la nouvelle limite d’exonération s’appliquera donc à compter de l’imposition des revenus de 2021 (déclaration de revenus effectuée en 2022).
Le dispositif bénéficie aux salariés en contact avec la clientèle, c’est-à-dire à ceux exerçant dans des établissements commerciaux où existe la pratique du pourboire.
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